Purée...
Bon d'accord, suivre deux filles dans la foule sans même savoir leur nom était ridicule. La réponse l'est fou aussi: je voulais les connaitre. Savoir ce que ça faisait, que d'être considéré comme autre chose qu'une machine à tuer, un pan de stratégie, ou une tortueuse d'esprit. Rio n'est pas un enfer, loin de là. Il restreint juste nos capacité, et notre vision du monde. Enfin bref, tout ça pour dire que j'ai fini par me perdre, ce qui n'est pas si étonnant. Ils ont un beau jardin. Sans palmiers. Ça fait tout drôle. Je m'adosse contre un érable. Je le reconnais, j'ai tant travaillé sur cette végétation qui me fascinait. Et là, dans tout bon scénario se respectant, je sortirais une clope et je dirais une bouffé, en contemplant le paysage qui s'offre à moi. C'est ce que je fais. Sans la cigarette. Ça casse un poil mon rêve. Le glouglou d'une rivière parvient à mes oreilles. Une rivière! C'est une chose qui me fascine. Je me jette à sa recherche, me guidant par son son, et par cette odeur si indescriptible de mouillé. Je finis par la trouver. Un petit flot qui dévale la pente, jonché de feuille et de pétale de fleur. Je m'accroupis et ferme les yeux, inspirant à grand poumon l'air vivifiant.
Je finis pas me relever, consciente du fait qu'il faut que je rejoigne le groupe. Je cherche autours de moi un quelconque bâtiment. SH*T! C'est pas possible!!!! Comment on ne peut pas repérer un aussi gros truc de si près! C'est pas la Chine, tout de même!!!
Je me connais pourtant. Ouais, la personne a qui il faut faire confiance, c'est soi-même. Dans mon cas, du moins...
C'est là que n'importe quel imbécile de Rio me sortirait:
ben, souviens-toi!
Haha! Morte de rire. J'ai pas regarder sérieusement autours de moi. Tout se dont je peux me souvenir, c'est des paysages flous... Zut. Paumé dans un jardin de Paris. C'est mon jour, tiens. Reste plus qu'à s'occuper.
Et la seule pensée qui me vient à l'esprit, c'est où peuvent bien être les deux fautives de ma position actuelle.